Une étude révèle que l’ordre de naissance dans une fratrie a un impact sur le développement de l’intelligence.
Les relations entre frères et sœurs sont entourées de nombreuses idées reçues. Selon ces clichés, les aînés sont les enfants les plus sérieux et les plus responsables, les cadets quant à eux sont réputés pour leur capacité à rétablir le calme et la paix et les benjamins seraient les plus créatifs de la fratrie. Néanmoins, l’existence de ces traits de personnalité se basent davantage sur des idées reçues que sur de réelles théories. La question de l’impact de l’ordre de naissance sur les individus est un sujet auquel s’est intéressée la psychologue allemande Julia Rohrer, qui exerce à l’université de Leipzig. Avec deux collègues et sur la base de précédentes études sur le sujet, elle a établi un rapport avec des résultats clairs.
Son étude porte sur les effets de l’ordre de naissance chez les individus. Les chercheurs ont examiné différents traits de personnalité comme l’intelligence, l’extraversion, la stabilité émotionnelle, l’agrément, la conscience et l’imagination. Comme le précise Julia Rohrer auprès du Guardian, ces aspects du caractère sont issus des cinq traits de personnalité qui servent de mesure de base de la personnalité en psychologie : extraversion, stabilité émotionnelle, agrément, conscience et ouverture à l’expérience.
Les résultats les plus significatifs concernent l’intelligence. L’étude fait le constat que « les premiers-nés obtiennent de meilleurs résultats en matière d’intelligence ». Le groupe de chercheurs a démontré que les aînés possèdent en moyenne un QI plus élevé que leurs cadets. Dans le détail, l’étude indique que dans l’échantillon formé par les familles composées de deux enfants, « un aîné choisi au hasard avait 52% de chances d’avoir un QI plus élevé qu’un cadet choisi au hasard ». Les experts ajoutent que « dans les fratries de deux personnes, le frère aîné avait un QI plus élevé que son frère cadet dans 6 cas sur 10 ».
Auprès du Gardian, Julia Rohrer explique que la personnalité d’un enfant tout comme la conscience évoluent avec l’âge. L’aîné étant par définition plus âgé, il est donc logique qu’il évolue avant ses frères et sœurs. La psychologue indique que les clichés sur l’aîné naissent davantage de ce facteur d’âge plutôt que de sa place dans la fratrie. Mme Rohrer souligne aussi un argument issu d’une autre étude menée sur le sujet aux Etats-Unis par deux professeurs de l’université du Michigan. Ces derniers avancent que l’intellect plus développé des aînés peut s’expliquer par le fait que ceux-ci adoptent naturellement un rôle de « professeur » qui est plus stimulant que le rôle « d’élève » dans lequel se retrouve le cadet.
La psychologue précise que les résultats obtenus par son étude sont particulièrement valables pour les sociétés occidentales, mais peuvent être radicalement différents dans d’autres contextes. Une étude similaire menée le groupe en Indonésie a démontré que dans un bon nombre de cas, l’aîné doit mettre un terme à sa scolarité pour trouver un travail.