Pourquoi avons-nous l’impression d’être écoutés par nos téléphones portables ?

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Nos téléphones portables nous écoutent-ils ? C’est en tout cas l’impression qu’a Bastien, interrogé à ce propos par TF1. « L’autre jour, avec mes parents, on parlait d’alarme, d’une marque précise. Et cinq minutes après, sur les réseaux sociaux, je suis tombé sur cette même marque d’alarme, alors que ce n’est pas du tout ce que je regarde », donne-t-il en exemple. Il n’est pas le seul à partager cette impression. Mais qu’en est-il vraiment ?

Le téléphone n’écoute pas son utilisateur

Pour en avoir le cœur net, une équipe de TF1 s’est rendue dans une entreprise de cybersécurité, Quarkslab, pour étudier l’activité du téléphone. Lors de la navigation sur des applications, le portable se connecte à différents sites, et des groupes de données sortent de l’appareil. Mais lors d’une discussion, si le téléphone n’est pas utilisé, aucune activité n’est enregistrée.

« En fait, le téléphone, il réagit quand on lui demande de réagir. Il ne peut pas écouter en permanence. S’il écoutait en permanence, il n’aurait plus de batterie, parce que le micro serait tout le temps activé, il écrirait sur le disque dur, ce que vous êtes en train de dire, donc le disque dur se remplirait. Et ça, c’est deux choses que les fabricants ne veulent pas parce que les utilisateurs veulent une batterie de vie infinie, et ils veulent pouvoir stocker à l’infini de la musique et des photos », explique Fred Raynal, PDG de cette entreprise de cybersécurité.

Concernant les assistants vocaux, ceux-ci nous écoutent bien en permanence, pour pouvoir s’activer. Mais leurs concepteurs se veulent rassurants. Amazon, Google ou Apple réfutent tout recueil de données via le micro et les assistants vocaux. « Nous détectons le mot d’activation, le reste est ignoré », assure Amazon. « L’assistant n’envoie pas ce que vous dites à qui que ce soit », certifie Google tandis qu’Apple maintient : « Les données ne sont pas utilisées. »

Une collecte massive des données via les applications

Mais un recueil de données est bien opéré via le téléphone. « Ça va être tout ce que vous utilisez sur le téléphone, c’est-à-dire les applications, le navigateur, les messageries… », pointe Fred Raynal. Il n’est donc pas nécessaire d’écouter qui que ce soit pour proposer ensuite des publicités ultra-ciblées. Lorsque vous utilisez votre téléphone, vous partagez déjà des milliers d’informations.

Comme le montre la CNIL, le gendarme des données français, en acceptant les conditions générales d’utilisation d’une application, les utilisateurs acceptent d’être pistés. Les annonces consultées en ligne, certaines conversations, les vidéos que vous regardez, toutes ces données sont compilées pour créer un profil extrêmement précis et qui se base sur 650.000 traits de personnalité différents. Avec toutes ces informations, les publicités proposées sont tellement performantes qu’on peut avoir l’impression d’être écoutés.

Mais la collecte massive des données personnelles n’explique pas tout. Cette impression peut être aussi créée par notre cerveau, qui nous conduit à croire que l’on voit une publicité pour la première fois. « Par exemple, j’ai envie de réserver une semaine à la montagne. Tout à coup, je vais prêter une intention accrue à toutes les publicités pour les séjours à la montagne, ce que je ne faisais pas avant puisque cela ne m’intéressait pas, mon cerveau évacuait ces informations qui m’étaient inutiles », souligne Marine Balansard, spécialiste de la prise de décision et des biais cognitifs. Alors pour échapper à cette impression, il suffirait de supprimer toutes les applications de son téléphone, afin qu’il retrouve sa fonction première : téléphoner.

Source: TF1

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