Il y a 55 ans, un éleveur de moutons a failli devenir James Bond

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Lors d’un casting aussi improbable que révélateur de l’urgence des producteurs, il s’en est fallu de peu pour que James Bond ne soit incarné par un ancien rugbyman devenu éleveur de moutons prometteur. Voici l’histoire de Roger Green.

À l’exception de George Lazenby, mannequin de profession, le strict minimum requis pour incarner James Bond est d’être un acteur professionnel. Pourtant, à une époque, le choix était si vaste qu’un éleveur de moutons a failli décrocher le rôle.

Après l’unique apparition de Lazenby dans Au service secret de Sa Majesté, qui l’a vu quitter l’un des rôles les plus convoités du cinéma – ce qui lui a valu d’être qualifié de “crétin fini” par nul autre que Sean Connery –, les producteurs de la saga 007 se sont mis en quête d’un remplaçant. Après tout, la machine Bond était devenue si bien huilée et si lucrative que personne ne voulait interrompre l’une des plus grandes réussites d’Hollywood. S’en est suivie une recherche de casting vaste et exhaustive pour Les diamants sont éternels, incluant des non-professionnels, des Américains et, dans le cas de Roger Green, des éleveurs de moutons.

Ce Néo-Zélandais, ancien joueur de rugby, s’était installé à Londres dans les années 1960 dans l’espoir de percer au cinéma. Son expérience se limitait alors à un petit rôle dans le péplum historique de Sergei Bondarchuk, Waterloo (1970), et à une pièce de théâtre filmée diffusée sur la BBC. Cela lui permit néanmoins de rencontrer le directeur de casting d’Eon Productions.

J’ai alors tenté de l’impressionner en embellissant mon CV, pourtant très maigre”, se souvient-il (via Far Out). “J’ai été soulagé quand Cubby Broccoli [Albert R. Broccoli, NDLR] m’a dit : ‘Votre talent d’acteur nous importe peu. Ce qui nous intéresse, c’est votre condition physique.’” Ancien rugbyman, Green confie que cette nouvelle lui a fait très plaisir, car son inexpérience n’était pas un obstacle, un atout précieux pour le rôle de Bond.

De grandes chances d’obtenir le rôle

Lors de sa rencontre suivante, il fut entouré des figures emblématiques de la franchise : Broccoli, le producteur Harry Saltzman et le réalisateur habituel des 007, Guy Hamilton. “Ils m’ont demandé si je pensais pouvoir jouer ce rôle”, a ajouté Green. “Bien sûr, j’ai dit oui. Ils m’ont ensuite remis le scénario de l’essai à venir.

Une fois l’essai terminé, le réalisateur lui a glissé un mot à l’oreille : “L’audition s’est conclue par les mots de Guy Hamilton : ‘Je tiens à vous dire que vous avez de grandes chances d’obtenir ce rôle. Nous recontacterons votre agent.’ Pour ce fermier de moutons en vacances prolongées au Royaume-Uni, c’était un événement qui m’a fait planer pendant trois mois.

Déçu par l’embauche de George Lazenby, un mannequin qui n’avait tourné que dans des publicités avant d’obtenir le rôle de Bond, les chances de Green semblaient minces. Cela dit, Broccoli était prêt à tout tenter pour trouver un remplaçant à l’ancien acteur vedette, jusqu’à ce qu’il devienne évident que Sean Connery pourrait être tenté de revenir pour Les diamants sont éternels. Dès que le réalisateur d’origine a admis qu’il pouvait être ramené dans le giron familial, moyennant une somme d’argent colossale, toute chance de voir un éleveur de moutons incarner l’agent emblématique s’est envolée.

Les diamants sont éternels est à revoir sur MGM (via Prime Video) ou encore en VOD.

Découvrez les essais vidéos de Roger Green pour le rôle de James Bond ci-dessous :

Source: allocine
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