
Les sénégalais doivent savoir que les valeurs fondamentales qui cimentent nos relations sociales ne sont pas celles qui irriguent les mouvements dans nos structures politiques et les relations entre les acteurs. La politique sous nos tropiques c’est pour l’essentiel la gestion d’intérêts de groupes et des combats mortels pour arriver à ses fins. Il est heureux de constater qu’ils sont nombreux les citoyens qui sont contre la façon de faire de nos hommes politiques. La preuve a été encore donnée avec les réactions de réprobation suite à la nomination d’Idrissa Seck à la tête du Conseil Économique Social et Environnemental (CESE). Celui qui voulait supprimer une institution et qui accepte finalement d’être nommée à la tête de celle-ci. Ce qui nous rappelle la formule du doyen feu Mame Less Dia, « en politique comme en mathématique quand on change de position on change de signe ». Un jour viendra peut-être où ces citoyens auront la possibilité de mettre la destinée de leur pays entre les mains d’une femme ou d’un homme qui incarne ces bonnes pratiques sociales. En attendant le système est là et pour des années encore.Mais au fond est-ce qu’on peut reprocher à ces acteurs de faire ces calculs et ces combinaisons pour accéder au pouvoir et le conserver ? Non si on se limite juste sur le terrain politique. L’essentiel est que l’intérêt du Sénégal et des sénégalais soient préservés. L’état de droit et les règles démocratiques sauvegardés. Que l’on travaille pour le bien-être des sénégalais. Tout le reste c’est l’affaire des politiciens et des acteurs qui tournent autour de la politique. Leurs convictions, leur engagement, leur reniement… Existe-t-il un pays où les valeurs intrinsèques sont tout le temps en osmose avec les pratiques de sa classe dirigeante ? Ceux qui pensent qu’il doit en être ainsi n’acceptent jamais évidemment la démarche de Macky Sall et d’Idrissa Seck. On peut les comprendre. Comme on peut aussi comprendre leurs réactions parfois virulentes.Nous pouvons rêver d’un pays où sa classe politique épouse fondamentalement les valeurs qui rythment la marche de la société. C’est un idéal qui motive encore des politiques et autres acteurs. En attendant, nous pouvons au moins s’accorder sur une chose, faire sienne une option d’Idrissa Seck, « participer aux efforts qui nous incombent à tous pour redresser le pays ». Cela on le fait pour soi, pour le Sénégal, quelque soit notre niveau de responsabilité, quelque soit notre travail.