Au croisement de plusieurs styles, la chanteuse Simmy, le groupe Batuk et l’artiste Muzi témoignent de l’inventivité de la scène arc-en-ciel.
Chaque mercredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Cette semaine, direction l’Afrique du Sud, où des artistes empruntent à divers styles (pop, électro, house…) pour chanter, en zoulou ou en anglais, l’amour de leurs racines.
« Emakhaya », de Simmy
Emakhaya. « Chez moi », en zoulou. C’est le titre du nouveau morceau dévoilé par Simphiwe Nhlangulela, alias Simmy, extrait de son deuxième album, Tugela Fairy (Made of Stars), qui sort vendredi 6 novembre et qu’on peut traduire par « la fée de Tugela ». Des noms qui témoignent de l’attachement à son pays de la chanteuse née en 1994 à Tugela Ferry, une petite ville du KwaZulu-Natal (est). Entre bord de mer, cascade d’eau et parcelles agricoles, le clip d’Emakhaya, pop planante produite par Da Capo et Sun-El Musician, met d’ailleurs en avant les paysages et les traditions de la région.
« Iyeza », de Batuk
Iyeza. « Remède », en xhosa. Ce morceau du collectif Batuk, fondé en 2015 autour du producteur de musique électronique Spoek Mathambo et de la chanteuse mozambico-sud-africaine Carla Fonseca, alias Manteiga, est paru début septembre en prélude à la sortie, le 30 octobre, d’un opus de huit titres, Again She Reigns, naviguant entre pop et techno. Avec ses rythmes africains (« batuk » est le nom d’un tambour), sa basse profonde et son chant envoûtant, Iyeza, qui se veut une ode à l’amour comme moyen de guérison, renouvelle le genre du kwaito, cette house née dans les années 1990 à Johannesburg.
« Makhoza », de Muzi
Makhoza. C’est le prénom de la défunte mère de Muziwakhe McVictor Mazibuko, alias Muzi, en hommage à laquelle l’artiste de 29 ans a enregistré six titres pendant le confinement lié à la pandémie de Covid-19, qu’il a rassemblés dans l’EP Mama, paru le 2 octobre. Depuis 2016, celui qu’on surnomme le « Zulu Skywalker » a sorti trois albums dans lesquels il associe électro, R&B, kwaito… Originaire d’Empangeni, dans la province du KwaZulu-Natal, Muzi a confectionné pour Makhoza un écrin apaisant de claviers, de cordes et de chœurs traditionnels qui tranche avec la modernité de son phrasé.