
Quelques mois avant l’entrée en vigueur de l’embargo pétrolier, prévu pour la fin de l’année, l’Allemagne est encore largement dépendante des importations russes. Chiffres à l’appui.
L’Allemagne a continué à largement s’approvisionner en pétrole russe en juin
La réponse du gouvernement fédéral à une demande du groupe parlementaire de l’Union chrétienne-démocrate au Bundestag, dont le journal allemand « die Welt » s’est fait l’écho est claire : « un total d’environ 2,3 millions de tonnes de pétrole brut et de produits pétroliers ont été importés de Russie en juin ».
« Cela signifie que la part de la Russie dans la consommation allemande de pétrole en juin était d’environ 30 % » a-t-il été précisé.
Selon Statista, en juin 2022, l’Allemagne a importé plus de 1,8 million de tonnes de pétrole brut de Russie, après avoir légèrement augmenté le volume de ces importations par rapport au mois précédent. Par rapport à juin 2021, le volume des importations a diminué de près de 7 %. Sur la période observée depuis le début de 2021, les importations ont culminé à plus de 2,8 millions de tonnes en janvier 2022.
Un quota d’importation promis à 12 % …
En avril dernier, le ministre allemand de l’Economie Robert Habeck (Verts) avait pourtant déclaré que l’Allemagne pourrait remplacer à court terme toutes les importations de pétrole russe, à l’exception des quantités traitées dans la raffinerie de Schwedt, et que le quota d’importation pourrait être réduit à 12 %.
La raffinerie Schwedt mise sous tutelle
Vendredi, le gouvernement fédéral a placé la raffinerie PCK de Schwedt sous la tutelle de l’Agence fédérale des réseaux, retirant ainsi le contrôle à l’actionnaire majoritaire russe Rosneft. Une mesure qui pourrait engendrer la fin des livraisons de pétrole russe à l’Allemagne.
Pas de plan clair sur la manière de procéder sans les importations de pétrole russe
Le chef du groupe parlementaire de l’Union chrétienne-démocrate, Jens Spahn, a quant à lui critiqué le fait qu’il n’y ait toujours pas de « plan compréhensible du gouvernement » sur la manière de procéder sans les importations de pétrole russe. « Oui, nous voulons et devons devenir indépendants du pétrole russe », a déclaré Spahn au « Welt ». Mais selon lui, « la dépendance vis-à-vis du pétrole russe est en fait encore bien plus élevée que ce que prétend Habeck. »
Sources : DTS