Libération, dans son édition du 12 juin, dévoile une gestion scandaleuse des pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose entre 2017 et 2020. Les révélations mettent en lumière une série de décisions prises sans la moindre délibération du Conseil d’orientation, au détriment de l’État et au profit des opérateurs.
Des prix dérisoires au profit des opérateurs
Le mètre carré, cédé à seulement 6 000 Fcfa pour les opérateurs, contraste fortement avec la valeur réelle de 90 000 à 100 000 Fcfa indiquée par le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique. Cette sous-évaluation flagrante favorise les opérateurs, au détriment de l’État et des citoyens.
Des baux illégaux et avantageux pour les opérateurs
Le loyer annuel a été fixé à un prix dérisoire de 270 Fcfa par mètre carré, applicable à tous les types d’opérateurs, en totale illégalité. Les opérateurs bénéficient également de facilités pour constituer des hypothèques, sous-louer ou céder leurs terrains avec l’autorisation de la Délégation. Entre 2019 et 2023, sans l’aval du Conseil d’orientation, 17 autorisations d’hypothèques ont été accordées, permettant aux opérateurs de lever un montant cumulé de 36 330 900 940 Fcfa auprès des banques.
Des obligations non respectées et un manque à gagner colossal pour l’État
Aucun opérateur n’a participé aux travaux de voirie et réseaux divers (VRD) malgré l’absence de décret de dispense, entraînant un manque à gagner de 5,6 milliards Fcfa par an pour l’État. De plus, le Conseil d’orientation n’a jamais été sollicité pour autoriser les conventions ou contrats de bail en vigueur sur les sites.
Ces révélations soulèvent de nombreuses questions sur la gestion des pôles urbains et l’absence de contrôles effectifs. La situation appelle à une révision urgente des pratiques pour garantir une gestion transparente et équitable des ressources publiques.